Sabre : Ecomusée de Marquèze
Cette fois, nous vous emmenons visiter l'écomusée de Marquèze. Cet écomusée est "LA" sortie culturelle des collégiens de la région. Tous les petits Miossais l'ont visité !
"Un écomusée est un musée à caractère ethnographique, visant à conserver et à mettre en valeur le patrimoine naturel et culturel d'une région".
Celui de Marquèze a pour objectif de témoigner du système agropastoral et de la vie dans la région de la Haute-Lande à la fin du XIXème siècle. Il a été reconstitué dans sa physionomie de l'époque. Certains bâtiments étaient présents sur place, d'autres, venant d'autres quartiers anciens similaires, y ont été transférés pour recréer un quartier d'antan. Savoir-faire d'autrefois, anciennes maisons meublées, moulin, four à pain, animaux domestiques, jeux gascons, pastis landais..., découvrez avec les animateurs en costume d'époque les richesses d'un patrimoine méconnu et les secrets d’une société disparue.
Système agropastoral :
"L'agriculture est intimement associée au pastoralisme (élevage non intensif de bétail)".
Prenez une journée pour le visiter. Même avec une journée, vous n'aurez pas le temps de participer à toutes les visites et tous les ateliers proposés. L'écomusée est vraiment très riche ! Prenez votre petit déjeuner tôt, et partez directement pour Sabres.
Personnellement, j'ai adoré la journée que nous y avons passée. Je ne sais pas si ce sont mes origines paysannes (Charente), mais le récit de la vie des occupants de cet "Airial" à la fin du XIXème siècle m'a profondément touchée.
Pour info :
Ce lieu n'est ouvert que de la seconde semaine de Juin à fin Septembre (voir les dates d'ouverture exactes en fin de post).
L'accès à l'écomusée se fait par un petit train. Cependant, si vous devez attendre un peu le prochain départ, aucun soucis, cela vous donne juste du temps pour visiter le "Pavillon", avec ses expositions permanente et temporaire qui sauront captiver votre attention !
Accès au site
La visite commence par un trajet d'une dizaine de minutes en train centenaire classé monument historique qui vous amènera sur 4 km jusqu'au quartier de Marquèze. C'est le seul moyen d'accès à ce quartier (ceci dans le but de le préserver).
Pas de soucis, si vous devez attendre le train, cela vous donne du temps pour visiter le pavillon, très intéressant ! Cela peut aussi vous donner du temps pour étudier le dépliant qui vous sera remis à la gare de Sabres pour choisir les activités que vous souhaitez faire et les expositions à visiter.

Ne ratez pas la visite guidée,
(plusieurs par jour). Une mine d'informations, réellement passionnant ! Les guides vous raconteront la vie dans ce quartier, cet "airial" d'antan, en particulier la chaîne de la vie dans cette Grande Lande qui vit, pour une bonne part, en autarcie.
Le guide vous expliquera que les habitants de ce quartier vivaient essentiellement de la culture de céréales. La chaîne de production commence par le troupeau de moutons, rares animaux capables de trouver de la nourriture sur un sol aussi pauvre que la lande environnante de l'époque. Cette lande dénudée, marécageuse, désertique de l'époque présentait très peu de végétaux. Les moutons qui y étaient élevés ne produisaient pas assez de viande pour être consommée. Par contre, ils produisaient du fumier qui était récupéré dans les différentes bergeries pour amender un "champ" où étaient cultivées des céréales. C'est le "système agropastoral". Bien sûr, la laine des moutons était aussi exploitée pour confectionner des tissus. A cette époque, rien n'était jeté, tout était utilisé. La vie de l'époque exigeait beaucoup de travail quotidien pour obtenir de quoi vivre.
Sur l'airial, habitent :
Le maître. Le maître est celui qui possède les boeufs pour le labour des champs, les boeufs : leur richesse !
Les métayers. Le maître fournit au métayer un logement, une parcelle à cultiver et les outils de travail en échange de la moitié de la récolte (à cette époque). Le mot Métayer vient de "moitoier" en vieux français : celui qui partage par moitié.
Les brassiers. Ce sont des ouvriers qui n'ont que leurs bras pour travailler.
Organisation de l'airial :
C'est un grand espace ouvert. Il n'y a pas de clôture, les propriétés sont séparées par des plantations d'arbres (voir la première photo de la galerie).
Il y a quelques arbres fruitiers ainsi que des ruches.
Le champ est à proximité.
Les maisons de maitre sont toujours orientées vers l'est, dos au mauvais temps venant de l'ouest, et aussi pour se protéger des fortes chaleurs de l'été.
Les nombreux bâtiments agricoles sont éparpillés pour qu'un incendie ne se propage pas d'un bâtiment à l'autre.
Les animaux circulent librement, ce qui a conduit à amender le terrain, et qui a permis à l'herbe de pousser sur cette lande, initialement aride.
Structure des maisons :
Les murs des maisons sont construits avec des poutres (colombage), du torchis entre les poutres (mélange de paille, d'argile et d'eau), couvert de chaux (qui a des propriétés anti-bactériennes assainissantes).
Les maisons du maître et des métayers ont un étage pour stocker les récoltes. Les brassiers ne possédant pas de récolte n'ont pas de maison à étage.
Les maisons à auvent étaient l'apanage des maisons de maitre, pour faire des travaux avec plus de lumière et pour accueillir les invités.
La maison du métayer :
On entrait dans la pièce de vie :
au fond le foyer,
à côté, sur la gauche, le "potager" (on transfert les braises encore chaudes du foyer, ce qui chauffe le "potager" et permet de conserver au chaud le repas),
Une porte qui donne sur la souillarde, où on fait ce qui est sale : vaisselle (rien ne se perd, l'eau sale était donnée aux cochons), éplucher les légumes.
La pièce de vie donne sur les chambres, avec des ciels de lit pour conserver la chaleur.
La maison du maître différait un peu de celle des métayers :
On entrait dans une pièce de réception. Cette pièce servait à présenter ses richesses, c'est-à-dire ses boeufs ! L'étable était attenante à la maison, et deux petites fenêtres permettaient aux boeufs de passer leur tête, de façon à les montrer à leurs visiteurs.
Au fond, on accédait à la pièce de vie.
Les maisons étaient assez rudimentaires et ne possédaient pas de fenêtres avec des vitres, mais des barreaux.
Les chambres
La pièce de vie distribuait directement les chambres.
Les lits présentaient un ciel de lit pour conserver la chaleur.
Les potagers attenants aux maisons
Chaque maison possédait son potager, attenant à la maison. Il représentait le principal moyen de varier la nourriture. Les repas étaient des soupes agrémentées de pain. Rappelons que les habitants de cet airial consommaient 1 kg de pain par jour à la fin du XIXème siècle.
La soupe avait la couleur de la saison : vert à la saison des choux, etc...